lundi 14 mai 2012
6 commentaires:
[La grand’salle du château.]
Entrent Hamlet et plusieurs Comédiens.
HAMLET
Dites, je vous prie, cette tirade comme je l’ai prononcée devant vous, couramment ; mais si vous la braillez, comme font beaucoup de nos acteurs, j’aimerais autant faire dire mes vers par le crieur de la ville. Ne sciez pas trop l’air ainsi, avec votre bras ; mais usez de tout sobrement ; car, au milieu même du torrent, de la tempête, et, je pourrais dire, du tourbillon de la passion, vous devez avoir et conserver une modération qui lui donne de l’harmonie.
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Ma non troppo ? Moderato ? Alors qu'on entre peut-être dans l'inédite période d'Ayraultisme ?
RépondreSupprimerCher Robot,
RépondreSupprimer« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII
Enivrez-vous, cher Robot, mais moderato,
l’allegro, altère les sens, brise les gonds et rouille les boulons !
Amicales averses, sous un ciel métallique.
Ce que vous me dites là, chère Virginie, c'est tout ce qui m'enivre chez vous. Votre façon d'organiser des idées, les strates qui se chevauchent, vos mots qui s'échappent.
RépondreSupprimerVous êtes modérée à fond, moi pas encore.
Vous êtes la poésie. Vous voyez...
Le paradoxe de la tortue.
RépondreSupprimer« Ainsi, toutes les fois qu'Achille atteint l'endroit où la tortue se trouvait, elle se retrouve encore plus loin. Par conséquent, le rapide Achille n'a jamais pu et ne pourra jamais rattraper la tortue ».
Je vois – cher Alfonso - répondit la tortue travaillée par le processus du secret et du signe blanc.
Je vois, dit-elle en gadouillant - à fond - sur la terre ferme.
Je crois même tout en observant les filaments visqueux obturant ses yeux, qu’elle avança, alors, à reculons.
Sous les feuilles de salades — peut-être étaient-ce sur des lignes de radis mal éclaircies — la tortue déposa mystérieusement quelques aphorismes — peut-être étaient-ce quelques apophtegmes —
SupprimerSous le regard bienveillant de R.C. Vaudey, nous les polîmes presque toute la journée.
Oui à l'ivresse, tant qu'elle n'est pas d'alcool. (l'ivresse à l'alcool est trop facile à atteindre et à vrai dire elle me répugne. )
RépondreSupprimerJ'aime boire des phrases, j'aime en produire.
Je bois celles de Virginie, d'Alfonso et d'autres.
C'est désaltérant de lire des mots si bien distillés.
Je bois à votre santé (à tous !)...sans modération.