jeudi 31 mars 2016

Peut-être que si je crée quelque chose : je saurais pourquoi quelqu'un à créer tout ça.

lundi 14 mars 2016


De l'utilité de créer des personnages presque fictifs





Marie, je me suis levé tôt : tout le monde dort encore sauf les chats. Je réponds "oui" aux deux premières questions et "non" à la dernière. Je lis la dernière phrase de votre commentaire : à mon tour une question : avez-vous aimé lire là, juste au dessus, ce que j'ai écrit comme réponse au commentaire de Catherine et qui commence par “J'ai fait l'amour rue Véronèse”
A midi il y a une sorte de repas de famille : je dois m'y soumettre : c'est pas grave : je penserai à votre commentaire. 


Alf, je me suis couchée tard : je me suis levée tard, pas de chat, pas de chien, pas de canari. N'y pensez pas trop, rien de grave, en effet : — un petit ricochet, un galet bien plat lancé sur l'eau, petits rebonds légers et tombé dans les hauts fonds muets. 
Les Arènes de Lutèce, j'y suis allée un ancien été, m'asseoir sur les pierres : la tête à l'ombre et les pieds au soleil, — et pour le reste je ne sais pas. Bien plate comme le galet. 


Marie, il y a façon et façon de se tenir dans le désordre : souvent le galet plat fait d'abord deux ou trois grands bonds pour finir par une série de petits bonds courts et lents. 
Une série de petits bonds courts et lents avant le grand engloutissement dans les hauts fonds muets : comme vous dites.

lundi 7 mars 2016


De l'utilité de créer des personnages presque fictifs


Ma femme (nous n'habitons pas la même aile du château mais nous nous croisons de temps en temps) a laissé traîner exprès le dernier livre de Jean-Paul Kauffmann : Outre-terre. Je ne peux pas lui en vouloir mais maintenant, à cause d'une citation, je suis obligé de relire Le Colonel Chabert. Et donc l'extravagante scène finale de On ne meurt pas de chagrin.


Madame Bovary meurt de chagrin. Ce matin en courant je croise une péniche bleue qui remonte le fleuve.


Vous avez le sens de la mise en scène : quand le lecteur (moi par exemple) arrive dans votre étude à la citation extraite de la préface de Sully Prudhomme : c'est un grand moment : je m'attendais à quelque chose mais pas à ça.

Je laisse un commentaire pour dire au moins ça : je lis vos textes.

Ils doivent bouillir les autres : ils vont vous copier, vous imiter, vous plagier. Ils seront jaloux de vos découvertes ! Ils diront que vous avez des intuitions mal formulées : puis ils vous copieront.

Je saluerai celui qui vous pillera avec grâce.

Une question extravagante me taraude. Plutôt deux questions extravagantes me taraudent. Puisqu'il s'agit d'un devoir scolaire, d'une traduction :  l'apprenant Arthur Rimbaud connait-il par cœur la traduction de Prudhomme ou bien a-t-il le texte sous les yeux ?  Les petites touches changent le poème métriquement et dans tous les sens : mais dans l'ensemble rien ne change : le professeur qui contrôle n'a-t-il pas lu Sully Prudhomme ?

Presque au même moment à Paris un jeune homme écrit que le plagiat est nécessaire.

A propos de l'extravagant épisode Brice Poreau de l'extravagante série : l'antériorité de Circeto sur JB est manifeste. Circeto refait les calculs. Circeto souligne les erreurs de l'étude étonnamment incorrecte de Brice Poreau. Circeto fait son rapport. J'appelle ça : un Circetomphe. Faire l'historique de la démonstration biomètrique de Brice Poreau sans citer Circeto c'est commenter Les lettres du voyant sans citer David Ducoffre et donc commenter Les lettres du voyant sans lire la préface de Sully Prudhomme du Livre I de Lucrèce : De la nature des choses.

Où sont les grands universitaires ? les grands universitaires vous lisent : ici ou là c'est certain : les grands universitaires vous lisent et ne commentent pas ! Je ne leur en veux pas mais c'est nul. Les grands universitaires lisent et ne commentent pas.

Il ne faut pas tourner le dos au milieu universitaire, ni au monde.

Le milieu universitaire ne commente pas.


vendredi 4 mars 2016


De l'utilité de créer des personnages presque fictifs


À moi. Pour y voir quelque chose il faut avoir les pieds sur terre : là, Arthur Rimbaud n'invente rien : il rapporte à sa manière des faits bien réels : les idées de son temps, par exemple. Avec flair, rudesse et grâce, vous dressez, progressivement et dans tous les sens, ce qui pourrait bien devenir le portrait le plus ressemblant de l'apprenant Arthur Rimbaud. Je ne sais pas comment dire ça mais vous voir déjeuner à la crèmerie Polidomphe ou bien encore vous écoutez lire avec l'accent les premiers quatrains du Vaisseau extravagant  injecte une dose de réel dans votre récit : c'est revigorant. J'assiste à la naissance de quelque chose. Vous avez raison de souligner l'importance de votre rapport : l'autre jour, j'ai imprimé votre article (à mon travail je me sers du papier sinon gaspillé pour imprimer vos textes, par exemple) mais sans le lire vraiment : ce matin je lis :  vite j'écris ce commentaire.


mardi 1 mars 2016


De l'utilité de créer des personnages presque fictifs



La chronique mensuelle de Michel Onfray | N°130 – Mars 2016

Je lis souvent la scène de l'hôpital : les souffrances de l'enfant : et ce qu'en disent les gens qui sont autour du lit. (Si je me souviens bien le lecteur doit attendre les trois quarts du roman La peste pour connaître le nom du narrateur : ce qui n'est pas le cas dans Jugan de Jérôme Leroy : le lecteur ne connaîtra jamais le nom de celui qui raconte.)

Chère Virginie (le chêne parlant quoi que...) votre commentaire poème de On ne meurt pas chagrin de l'autre jour est parfait. Je le cite ici en entier :

Le passage zébré du désespoir hante les nuits peuplées d’esprits. 
Quand les pensées frappent à coups de poings rageurs le corps cireux du perdu 
Révolte élancée contre le figé, 
Energie bravant l’inertie, 
Mouvement de détresse jeté sur le glaçant,
Chair heurtant le pavé de ce qui a été, battant ce qui n’est plus, cognant avec effroi les silences de pierre, 
Inutile tentative de soulever le couvercle d’une perte trop lourde. 

Je cite maintenant la fin d'un commentaire de Soluto toujours à propos de On ne meurt pas de chagrin : 
"On avait passé trop vite sur la composition de l’ouvrage, sur l’étrangeté de vos dernières pages, sur le rapport d’intimité presque immédiat qu’il crée avec son lecteur et le sentiment confus d’abandon qui empoigne quand on le referme." 


Cher Alf, 
A l’écoute des formes et du multiple, les amis ont le temps pour géométrie et l’espace pour échange. Si aucune fermeture, aucun mur n’est susceptible de border leur horizon, c’est qu’ils fondent de la même sève - un peu humaine - ni liquide, ni solide, coulée visqueuse suspendue au-dessus des émotions. 
Merci, cher ami. 
Virginie