mardi 25 juin 2013

Les siestes vertigineuses — 6



Je me souviens, pendant mon premier semestre à Oxford, d'avoir lu, dans Renaissance, de Walter Pater, — livre qui eut sur ma vie une si étrange influence — que Dante place dans le fond de l'enfer ceux qui vivent, de leur plein gré, dans la tristesse. Je me rendis à la bibliothèque et cherchai le passage de la Divine Comédie où il est dit qu'au-dessous du marais sinistre gisent ceux qui furent « moroses dans la douceur de l'air », répétant à jamais à travers leurs soupirs :
Tristi fummo
Nell’ aere dolce, che dal sol s’allegra.

Oscar Wilde, De Profundis

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[La grand’salle du château.]

Entrent Hamlet et plusieurs Comédiens.

HAMLET
Dites, je vous prie, cette tirade comme je l’ai prononcée devant vous, couramment ; mais si vous la braillez, comme font beaucoup de nos acteurs, j’aimerais autant faire dire mes vers par le crieur de la ville. Ne sciez pas trop l’air ainsi, avec votre bras ; mais usez de tout sobrement ; car, au milieu même du torrent, de la tempête, et, je pourrais dire, du tourbillon de la passion, vous devez avoir et conserver une modération qui lui donne de l’harmonie.